Curieux et septiques: je vous explique pourquoi on doute encore autant de l'efficacité des plantes médicinales
Comment ça marche les plantes ?
Les plantes contiennent plusieurs molécules et composantes qui interagissent avec le corps humain. Ce peut être des minéraux, des tanins, des polysacharrides, des flavanoïdes, des isoflavones, des mucilages, des résines, des saponines, des sesquiterpènes, des huiles essentielles, etcToutes ces belles molécules ont des propriétés multiples mais ce qui fait la beauté des plantes, c’est qu’elles contiennent souvent un ensemble de molécules et de composantes ce qui les rends complexes mais complètes.
Si ça marchait ça se saurait !
Et bien, ce n’est pas si simple. Pour que les plantes fassent partie intégrante du système de santé actuel, il faudrait qu’il y ait plus d’études qui soient faites encore, car c’est ainsi qu’est basée la médecine. Ce qui arrive, c’est qu’il est difficile d’étudier l’efficacité d’une plante avec les mêmes protocoles que ceux utilisés pour évaluer une molécule de synthèse ou un médicament. La plante contient un ensemble de molécules qui interagissent toutes ensemble. Donc, même si par exemple, on isole un constituant d’une plante pour en venir à la conclusion que si la plante contient telle molécule, cela donnera tel effet, il se peut fort bien quand dans cette même plante, il y ait une autre molécule qui vient contrebalancer l’effet de cette dite molécule ou même l’annuler. C’est ce qui fait en sorte aussi que les plantes ont souvent beaucoup moins d’effets secondaires que les médicaments.
La complexité de l’étude des plantes
Ce qui rend aussi l’étude des plantes complexe est que chaque plante va agir différemment avec la biochimie de la personne en tant que tel et que chaque partie d’une même plante peut avoir des effets et des composantes différentes. Il faudrait beaucoup de financement et des études qui soient vraiment mieux effectuées. Si par exemple, nous étudions le pissenlit et qu’on remarque que la tisane de feuilles de pissenlit est bonne pour les reins, on ne peut en conclure que le pissenlit en soi n’ait pas d’effets sur le foie, car c’est avec la racine de pissenlit qu’on soigne le foie et non les feuilles et donc c’est cette partie qu’il faut utiliser. Et que dire de l’utilisation du pissenlit dans son ensemble ? Est-ce que l’effet serait le même ? Ce n’est qu’un exemple pour illustrer la complexité des plantes médicinales bien entendu.
Finalement, il y a peu de financement qui est accordé pour l’étude des plantes, ce qui est bien dommage. Les plantes les plus étudiées actuellement sont : Le gingko pour le déclin cognitif, le millepertuis pour la dépression, l’échinacée pour le rhume et les infections, le marronnier d’Inde pour l’insuffisance veineuse, le vitex pour le spm et le kava kava pour l’anxiété. Ce qui est aussi assez génial est que beaucoup de plantes ayant été utilisées depuis des millénaires avec succès font maintenant aujourd’hui l’objet d’études et ces études viennent confirmer ce que nos ancêtres savaient intuitivement (car ils avaient appris à vivre avec la nature et la comprendre naturellement, sans la confirmation scientifique) ! Et même si ces plantes sont bien étudiées et que certaines même aient une efficacité équivalente à la médication, les médecins au Québec ne sont que très peu ou pas formés à l’utilisation des plantes, alors il est bien normal que ceux-ci proposent la solution médicamenteuse, même si elle risque d’avoir plus d’effets secondaires en général.