Le biologique au Québec, fiable ou pas ?
Le biologique devient de plus en plus présent dans les rayons de nos supermarchés et pas seulement dans les magasins d’alimentation spécialisés. Il y a effectivement une demande grandissante pour les produits biologiques. Certaines personnes se demandent toutefois si acheter des produits biologiques au Québec vaut la peine ou s’il s’agit simplement d’une appellation sans grande rigueur servant à attirer plus de consommateurs. Sachez que tous les pays ont leurs propres normes biologiques. Il existe même de grandes différences entre celles-çi. Au Québec, soyez certains qu’on peut se fier à la certification bio. Les normes du Québec sont dans les plus strictes en Amériques du Nord.
La certification bio
Les entreprises désirant obtenir leur certification se verront soumises à des vérifications (inspections) annuelles. Elles devront tenir un plan de production, des registres, des listes d’ingrédients et substances utilisées, des méthodes de fertilisation, de reproduction, un plan de la ferme, registre des récoltes, des transports, des abattages, etc. Lors de l’inspection, il y aura des tests effectués (sol, air, etc) et une visite approfondie des lieux. L’exploitant doit mettre à jour annuellement son plan de production biologique et tous ses registres demandés par la norme. Le délais d’obtention de la certification est d’environ 3 ans. Trois années durant lesquelles l’entreprise devra respecter à la lettre la norme biologique. 3 ans sans pesticide, sans herbicide, etc… Ce n’est pas tout, des coûts assez élevés sont rattachés à l’obtention de la certification, ce qui justifie le prix plus élevé pour le consommateur. Une entreprise voulant alors se lancer dans l’agriculture biologique doit le faire sérieusement et être prête à y mettre temps et argent.
Principaux organismes de certification biologique au Québec:
- Ecocert Canada
- Québec Vrai
- Organic crop improvment association
- Pro-cert
- QAI
- Letis S.A
Aperçu de la norme biologique:
Interdits :
- Les matériaux et produits obtenus par génie génétique (ogm)
- Les pesticides de synthèse (défoliants, dessiccants, fongicides, insecticides, etc)
- Les boues d’épuration
- Les régulateurs de croissance génétique
- Les médicaments allopathiques comme les antibiotiques et les antiparasitaires (sauf sous réserve de conditions prévues dans la norme)
- Les substances synthétiques entrant dans la composition des aliments : additifs, sulfates, nitrates, nitrites
- Les rayons ionisants et toute forme d’irradiation
- Le matériel et les matériaux de conditionnement, les conteneurs d’entreposage ou les caisses qui renferment un fongicide
- Les animaux clonés et leurs descendants
- Les produits manufacturés qui sont issus intentionnellement de la nanotechnologie
- Les substances qui ne sont pas mentionnées dans la norme CAN/CGSB-32.311 (liste des substances permises)
La fertilité et l’activité biologique du sol sont maintenues et augmentées par :
- Rotation des cultures, engrais verts, légumineuses, cultures dérobées ou plantes à enracinement profond
- L’incorporation de matières animales et végétales tirées de la production biologique
- Le compost (animal ou végétal)
- Les déjections animales non traitées
L’exploitant doit gérer les matières végétales et animales de manière à préserver ou améliorer la teneur du sol en matière organique et en nutriments culturaux et la fertilité du sol de manière à ne pas favoriser la contamination des cultures, du sol ou de l’eau par des éléments fertilisants, des organismes pathogènes, des métaux lourd ou des résidus et substances interdites par la norme.
Lutte contre les organismes nuisibles comme les mauvaises herbes :
- La lutte contre les organismes nuisibles, les maladies et les mauvaises herbes doit être axée sur des pratiques de gestion biologique visant à améliorer la santé des plantes et à réduire les pertes attribuables aux mauvaises herbes (rotations, établissement d’un écosystème équilibré, utilisation de variétés résistantes, travail du sol, paillis, pâturage, etc)
Élevage d’animaux biologiques :
- Les herbivores doivent avoir accès aux pâturages
- Tous les animaux doivent avoir accès à l’extérieur
- Les animaux de culture biologique doivent avoir passé toute leur vie dans un système de production biologique et être nés dans des unités de production conformes à la norme
- Les animaux achetés doivent provenir d’éleveurs biologiques
- Les conditions de logement et de pâturage doivent être saines
- Les animaux doivent pouvoir se mouvoir convenablement (voir la norme pour la superficie réglementaire pour les enclos et les cages)
- Il est interdit de priver un animal malade ou blessé de traitement médical pour maintenir son statut biologique
- Les animaux biologiques ne reçoivent pas de composés synthétiques visant à stimuler ou retarder la croissance
- Les antibiotiques sont interdits aux animaux de boucherie et aux oiseaux qui produisent des œufs.
- Les médicaments à usage vétérinaire sont interdits : antibiotiques, hormones, stéroïdes à titre de traitement préventif
- Les animaux sont nourris avec des rations équilibrées d’aliments biologiques répondant à leurs besoins nutritionnels (les additifs, agents de conservation y compris les suppléments alimentaires comprenant des substances interdites sont interdits).
- Les stimulateurs d’appétit sont interdits
- Les animaux doivent avoir de l’eau fraiche et propre à volonté
- Le gavage des canards et des oies est interdit.
- Le transport des animaux doit être le plus court possible et minimiser le stress et la souffrance
- Les animaux trop malades pour être transportés doivent être euthanasiés convenablement et sans cruauté.
Liens utiles/sources
Cartv.gouv.qc.ca/
http://www.tpsgc-pwgsc.gc.ca/ongc-cgsb/programme-program/normes-standards/internet/bio-org/documents/032-0310-2008-fra.pdf (Systèmes de production biologique; Principes généraux et normes de gestion)
http://lois-laws.justice.gc.ca (règlement sur les produits biologiques au Canada)- 2009